Les vies invécues

André Hamel
Les vies invécues
Leméac éditeur, 2024

CE QUE DIT LE ROMAN
Un homme, qui a toujours voulu être vieux et n’a jamais été jeune, voudrait faire de sa vie un roman. Longtemps il a voulu écrire, ce n’est que récemment qu’il l’a fait. Le voici qui confie son destin à un maître de récit qui racontera sa vie vécue et ses vies invécues. À la fois souffleur et conteur, le romancier de circonstance organise son travail autour de trois journées dans la vie du vieil homme, au cours desquelles la mémoire sera ébranlée, l’imagination secouée. Réalité et fiction se colletaillent jusqu’à ce que s’écrive pour de vrai Les vies invécues et que vie ou mort s’ensuive.

CE QU’EN DIT L’ÉDITEUR
La vérité de ce roman, c’est que le narrateur craint tout autant qu’il le désire l’instant où il glissera dans ce réel « total et chaotique » qui s’ouvre en lui lorsque les mots, promesses d’ailleurs et d’altérité, n’arrivent plus à colmater les failles du temps et de l’espace qui donnent sur « l’ombre fossile de la nuit des temps que chacun porte en soi ».

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André Hamel est né en Mauricie en 1944. Après Mourir d’oubli en 2017 et Le désarroi du vieil Hubert en 2019, Les vies invécues clôt son cycle romanesque publié chez Leméac.

CE QU’EN DIT LA CRITIQUE
« Un pèlerinage hallucinatoire », Christian Desmeules, Le Devoir, 24 août 2024, page 25

https://www.ledevoir.com/lire/818637/vies-invecues-pelerinage-hallucinatoire

Le désarroi du vieil Hubert

André Hamel
Le désarroi du vieil Hubert
Leméac éditeur, 2019

CE QUE DIT LE ROMAN
Hubert Hubert est un homme sans histoire qui vieillit sans le savoir. Un matin, au petit bonheur de sa marche quotidienne dans les rues de son village, il découvre qu’Omer, son ami de toujours, est allé vivre en résidence. C’est le choc : sa vie n’aurait-elle été qu’un rêve, qu’une suite de faux départs, d’élans brisés ? La nuit de ce jour-là, entre l’effarement et la grâce, Hubert retrouve un premier amour sous les traits d’une petite vieille manipulatrice, se reconnaît dans l’idiot du village, prend la tête d’une armée de personnes âgées et finit dans la peau du Christophe Colomb de théâtre qu’il avait joué au collège. Au matin de cette nuit-là, à la première de ses dernières heures, il redécouvre la lenteur du temps, trouve une grande paix de l’âme et s’abandonne au giron du monde.

CE QU’EN DIT L’ÉDITEUR
Écrit dans une langue superbe qui maîtrise les rythmes et les registres, exploitant la magie du réel perdu et retrouvé, Le désarroi du vieil Hubert est la preuve que le «vieil auteur de la relève », qui a publié son premier roman à l’âge de soixante-douze ans, entend bien écrire tous les livres qu’il a rêvés au cours de sa vie.

André Hamel est né en Mauricie en 1944. Leméac a publié son roman Mourir d’oubli. Chroniques de la grand’rue et des alentours en 2017.

CE QU’EN DIT LA CRITIQUE
 bâbord, numéro 82, pp 66-68

Mourir d’oubli

André Hamel
Mourir d’oubli
Leméac éditeur, 2017

CE QUE DIT LE ROMAN
Couverture 2Sous le coup tantôt d’une grande fatigue, tantôt d’une grande inquiétude, Albert Allibert se laisse porter par les images qu’on lui a transmises et qu’il a conservées des morts dont il est le personnage: une mère distinguée devenue demoiselle Lupien et morte de démence, un père fantaisiste et effacé, perdu dans ses tableaux et ses inventions, une grande sœur disparue très tôt loin de la grand’rue, un grand-père déchu, visionnaire lubrique bon pour l’asile, une arrière-grand-mère qui fait de la misère les plus belles courtepointes du pays, une poupée de guenille et les frères Awashish qui, à la tête de l’île des Piles, dravent les corps des justes pour empêcher qu’ils ne s’échouent dans les eaux basses du chenal. Défilent ainsi la Batiscanie et la Mauricie, les âges brefs de la fourrure, du bois, du fer, de l’électricité et du papier, le temps long d’avant les blancs et les temps muséaux du Midwest réinventé. Mourir d’oubli est l’histoire de ce «peu pays» où se croisent, pur-sang et sang mêlé, les petites gens et leurs grands-prêtres, mais c’est aussi le mausolée d’Albert Allibert qui jette entre la mort et lui des armées de défunts qu’il fait revivre, quitte à leur inventer une vie, car il sait que tous meurent d’oubli, au bout du récit.

CE QU’EN DIT L’ÉDITEUR
Mourir d’oubli est une sorte d’ovni dans le ciel du Québec. À quoi comparer cette prose précise et rythmée, simple et recherchée, parfois précieuse et toujours juste? Ce sens des scènes qui donne à la lessive du lundi ou à l’attente du premier avion-réacteur une dimension épique? Ce regard qui saisit le grain des êtres, des objets et des lieux pour mieux les plonger dans cette vie cachée à laquelle seule donne accès la sympathie de l’imagination? On relit pour ne pas que ça finisse, on s’étonne que ce soit un premier roman, on doute que ce soit le dernier de celui qui se dit «un vieil auteur de la relève qui fouille et farfouille, se découvre et s’invente».

André Hamel est né à Grand-Mère, en Mauricie, en 1944. Il y a vécu ses vingt premières années et il est en passe d’y vivre ses dernières.

CE QU’EN DIT LA CRITIQUE
Le Devoir, 23 septembre 2017, page F1

À bâbord, no 73, pages 62-63